Le Liban à la recherche de ses survivants

Le Liban a retenu son souffle pendant trois jours, attendant que les équipes de secours émergent de l'épave d'un bâtiment effondré avec de bonnes nouvelles. Le potentiel de trouver un survivant avait offert une brève lueur d'espoir pour le Liban, toujours en deuil après une explosion massive dans le port de Beyrouth qui a ravagé la moitié de la ville le mois dernier.

Mais après 72 heures de recherche d'un éventuel survivant piégé sous l'épave d'un bâtiment effondré dans le quartier Gemmayze de la ville, l'équipe de sauvetage chilienne menant l'opération a déclaré qu'elle était incapable de trouver des signes de vie dans les décombres, éteignant l'espoir de trouver un survivant.

"Malheureusement, aujourd'hui, nous pouvons dire qu'il n'y a aucun signe de vie à l'intérieur du bâtiment", a déclaré aux journalistes Francisco Lermanda, qui dirigeait l'équipe de secours chilienne menant l'opération, samedi soir.

Les équipes de secours libanaises et chiliennes creusaient sans relâche depuis jeudi après-midi. L'équipe de recherche et de sauvetage de Topos Chili avait détecté d'éventuels signes de vie après leur Le chien renifleur, Flash, leur avait signalé qu'un corps humain pouvait se trouver dans le bâtiment détruit. Leurs capteurs ont également détecté des signes de vie - un cycle respiratoire.

 La nouvelle semblait impossible un mois complet après que l'explosion massive a éclaté du port de Beyrouth le 4 août et a dévasté de larges pans de la ville, tuant près de 200 personnes et en blessant des milliers. Les espoirs étaient nourris par la perspective d'un survivant parmi les décombres, bien que les autorités aient à plusieurs reprises averti que les chances de trouver quelqu'un vivant si longtemps après l'explosion étaient minces.

 Malgré ces avertissements, le site de l'opération de sauvetage a rapidement attiré des foules près des lieux, qui ont été bouclés. Partout au Liban, des citoyens ont été collés à leurs écrans en attendant les résultats de l'opération de sauvetage. Des volontaires et des manifestants sont restés sur les lieux pendant toute la durée de l'opération de sauvetage pour s'assurer que les recherches se poursuivraient sans interruption.

 La confiance dans les autorités libanaises a faibli après l'explosion, causée par près de 3 000 tonnes de nitrate d'ammonium stockées au hasard près d'une zone densément peuplée de Beyrouth. Même avant l'explosion, la colère avait déjà mijoté à la suite d'une crise financière et économique l'année dernière, entraînant une grave inflation et un soulèvement populaire contre les politiciens. L'explosion du 4 août a encore mis en colère les citoyens après qu'il est apparu que des politiciens de haut rang et des employés du gouvernement avaient une connaissance préalable des dangers des matières explosives stockées - mais ont fait peu d'efforts pour les éliminer.

 L'opération de sauvetage a encore attisé les flammes de l'indignation envers une classe dirigeante qui, selon les critiques, n'a pas fait assez pour récupérer les corps des victimes qui sont toujours portées disparues.

 Jeudi soir, les équipes de recherche ont été forcées d'arrêter leur travail, craignant que le bâtiment effondré ne soit dangereux et puisse mettre en danger la vie des sauveteurs. L'équipe de secours avait besoin d'une grue pour enlever l'épave, mais les autorités locales ont déclaré qu'une grue n'arriverait que le matin. En réponse, les manifestants démontré sur le site de sauvetage. Certains militants ont grimpé sur l'épave, insistant sur le fait qu'ils continueraient à rechercher le survivant potentiel.

 "C'est une question très sensible au facteur temps - vous avez quelqu'un qui a encore des battements de cœur", a déclaré Melissa Fathallah, une manifestante de 42 ans, à propos de la suspension de l'opération jeudi soir. "Donc nous allons faire de notre mieux pour arriver à ce rythme cardiaque et atteindre cette personne pendant qu'elle est encore en vie."

 En fin de compte, des bénévoles se sont organisés pour qu'une grue pénètre dans le site de recherche. Il est arrivé quelques heures plus tard et la mission de sauvetage a repris.

 À la suite de l'explosion, des milliers de volontaires ont inondé Beyrouth pour enlever les gravats des rues bloquées et réparer les maisons endommagées des personnes touchées par l'explosion. Fathallah, qui fait elle-même partie d'une initiative d'aide bénévole, a déclaré que des volontaires se sont installés pour combler le vide laissé par une gouvernance négligente.

 "Notre dicton est maintenant:" Nous sommes le gouvernement "", a-t-elle déclaré.

 Alors que l'équipe Topos et les sauveteurs locaux ont travaillé à travers les décombres tout au long du parcours de 72 heures, les capteurs de l'équipe chilienne ont continué à détecter les cycles respiratoires. Mais à la fin de la recherche samedi, Lermanda, le chef de l'équipe, a déclaré que trois niveaux du bâtiment effondré avaient été fouillés et qu'aucun survivant n'avait été retrouvé. Pas même un corps n'a été retrouvé.

 Lermanda a déclaré que les cycles respiratoires détectés par l'équipement hautement sensible pouvaient provenir d'un membre de l'une de leurs propres équipes de secours.

 La mission de sauvetage a capturé une nation brisée accrochée à une lueur d'espoir. Et bien que personne n'ait été secouru, de nombreux Libanais ont exprimé leur soulagement que personne n'ait été laissé souffrir à l'intérieur pendant des semaines.

 Dans un tweet, l'économiste et activiste politique Jad Chaaban a exprimé sa satisfaction que les équipes de secours chiliennes et libanaises aient travaillé avec diligence pour découvrir un éventuel survivant.

 Au moins, les équipes de secours chiliennes et libanaises ont essayé. Au moins, elles ont donné tout leur cœur et sueur. Surtout quand les responsables ne se souciaient pas de faire des recherches massives, demandant simplement aux gens s'ils savaient quelqu'un qui vit là-bas », a-t-il écrit.