Guerre de propagande

La déclaration militaire syrienne est parue à l'agence de presse nationale L'armée syrienne a déclaré avoir abattu un avion de guerre turc "volant dans l'espace aérien au-dessus des eaux syriennes". Un porte-parole a déclaré que l'avion, un F-4 Phantom, avait été traité "conformément aux lois régissant de telles situations", a indiqué l'agence de presse d'Etat Sana. Le Premier ministre turc a déclaré que son pays "prendrait les mesures nécessaires" une fois que tous les faits seraient connus. Les marines turque et syrienne sont quant à elles engagées dans une recherche commune des deux membres d'équipage disparus. Le F-4 Phantom a disparu au-dessus de la Méditerranée, au sud-ouest de la province turque de Hatay, près de la côte syrienne. Une analyse Par Jim MuirBBC News, Beyrouth Le ton de la déclaration syrienne était strictement factuel et il n'y avait aucune expression de regret. Si l'avion a effectivement violé l'espace aérien syrien, cela, et la facilité apparente avec laquelle il a été abattu, avion constitueront une gêne considérable pour le gouvernement turc. La chaîne de télévision du Hezbollah au Liban, al-Manar, qui a été parmi les premiers à signaler l'incident, l'a décrit comme "un message clair à l'OTAN" sur les dangers d'une intervention militaire extérieure dans la crise syrienne. L'armée turque a déclaré avoir perdu le contact radio avec le F-4 à 11h58 (08h58 GMT) alors qu'il survolait Hatay, environ 90 minutes après son décollage de la base aérienne d'Erhac dans la province de Malatya, au nord- Ouest. Un communiqué militaire syrien a déclaré qu'une "cible aérienne non identifiée" avait pénétré dans l'espace aérien syrien depuis l'ouest à 11h40 heure locale (08h40 GMT), se déplaçant à très basse altitude et à grande vitesse. Il a déclaré que, conformément aux lois en vigueur dans de tels cas, les défenses aériennes syriennes ont engagé l'engin et ont touché directement à environ 1 km (0,6 mile) de sa côte. Il a pris feu et s'est écrasé dans la mer à un point situé à 10 km (6 miles) du village d'Om al-Tuyour, au large des côtes de la province de Lattaquié, bien dans les eaux territoriales syriennes, https://www.tematis.com/vol-avion-chasse a ajouté le communiqué. La télévision syrienne a montré une carte retraçant les mouvements de l'avion, venant de la mer près du nord de Chypre. La déclaration a indiqué qu'après qu'il "soit devenu clair que la cible était un avion militaire turc qui était entré dans notre espace aérien", les commandements navals des deux pays étaient en contact et une opération conjointe se poursuivait pour retrouver les membres d'équipage manquants. «Incident grave» La Turquie présentera sa position finale après que l'incident aura été pleinement révélé et prendra les mesures nécessaires de manière décisive Recep Tayyip Erdogan, Premier ministre turc Plus tôt vendredi soir, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a tenu une réunion d'urgence de deux heures avec ses ministres de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères et le chef de l'état-major général, le général Necdet Ozel. "Suite aux informations obtenues lors de l'évaluation de nos institutions concernées et au sein des opérations conjointes de recherche et de sauvetage avec la Syrie, il est entendu que notre avion a été abattu par la Syrie", a déclaré le bureau de M. Erdogan dans un communiqué. "La Turquie présentera sa position finale après que l'incident aura été pleinement révélé et prendra les mesures nécessaires de manière décisive." Un porte-parole du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré qu'il suivait la situation de près. "Il espère que ce grave incident pourra être traité avec retenue par les deux parties par la voie diplomatique", a déclaré Martin Nesirky aux journalistes. Compte tenu de la rupture des relations entre les deux pays au cours du conflit syrien, cet incident pourrait provoquer une grave crise, rapporte Jonathan Head à Istanbul de la BBC. Beaucoup dépendra de la survie des pilotes turcs, selon notre correspondant. Sinon, la colère publique pourrait pousser le gouvernement à une sorte de sanction contre la Syrie, ajoute-t-il. Les relations entre la Turquie, membre de l'OTAN, et la Syrie, autrefois proches alliés, se sont fortement détériorées depuis le début du soulèvement contre le président syrien Bachar al-Assad en mars 2011. Des dizaines de milliers de réfugiés syriens ont fui la violence à travers la frontière vers la Turquie. Violence à Alep À l'intérieur de la Syrie, les violences se sont poursuivies jeudi, les médias officiels signalant que des "groupes terroristes armés" avaient enlevé et massacré 25 villageois dans la province d'Alep. Des militants ont déclaré que les rebelles avaient abattu 26 partisans du gouvernement qui seraient des miliciens. Dans la ville d'Alep, des militants ont déclaré qu'un certain nombre de personnes sont mortes lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur une manifestation après la prière du vendredi. Pendant ce temps, l'envoyé international Kofi Annan a déclaré qu'il était temps que le monde exerce une plus grande pression pour mettre fin à la violence en Syrie. M. Annan a appelé à ce que l'Iran soit impliqué dans les tentatives de mettre fin à la violence, une proposition avancée par la Russie mais rejetée par les États-Unis. Dans un développement distinct, la BBC a appris que des responsables du gouvernement britannique ont décidé d'empêcher le chef du Comité olympique syrien, le général Mowaffak Joumaa, de se rendre à Londres pour les Jeux. L'interdiction de visa serait liée à sa relation avec le gouvernement du président Bachar al-Assad.